Après 20 ans, le gouvernement canadien manque toujours de transparence sur les OGM
Le 7 décembre Ottawa. – Selon un rapport lancé aujourd’hui par le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (RCAB), en partenariat avec Vigilance OGM, l’évaluation de la sécurité des aliments, cultures et animaux génétiquement modifiés (GM) par le Canada se fait derrière des portes closes, sans grande transparence.
« Depuis vingt ans, le gouvernement canadien approuve des cultures et aliments GM en évaluant des renseignements transmis par l’industrie, qui ne sont pas divulgués au public ou à des scientifiques indépendants », déclare Lucy Sharratt du RCAB.
Le gouvernement ne réalise toujours aucun test de sécurité. Pour l’évaluation des risques liés aux produits GM, Santé Canada et l’Agence canadienne d’inspection des aliments se fient à l’information et aux données fournies par l’entreprise qui demande l’approbation du produit. Le public et les scientifiques indépendants n’ont pas accès à cette information classée renseignement commercial confidentiel.
Le seul document public fourni par le gouvernement est un vague résumé de la décision d’approbation d’un produit donné, uniquement affiché en ligne une fois que la décision a été prise.
« La réglementation canadienne des OGM est très opaque alors que les consommateurs demandent une plus grande transparence. Le minimum serait de mettre en place l’étiquetage obligatoire des OGM le plus rapidement possible. », déclare Thibault Rehn de Vigilance OGM.
Bien que l’étiquetage obligatoire des OGM soit présent dans plus de 60 pays dans le monde, il ne l’est toujours pas au Canada. De plus, Les Canadiens et les Canadiennes n’ont aucun moyen de savoir exactement quels produits GM sont en voie d’évaluation ou quels aliments GM se retrouvent sur les tablettes d’épicerie après leur approbation.
Un sondage Ipsos Reid mené pour le RCAB en août 2015 révèle que 57 % des Canadiens et Canadiennes ne font pas confiance aux systèmes de règlementation et de vérification de la sécurité des aliments GM au Canada et que 88 % sont en faveur de l’étiquetage obligatoire.
« Les entreprises qui veulent faire approuver leurs produits GM participent directement à ce processus, mais pas le public », ajoute Mme Sharratt. « On ne consulte pas les consommateurs ni les agriculteurs, et le gouvernement n’évalue pas les impacts sur la société ou l’économie. Il n’y a pas de processus démocratique permettant d’établir les produits dont nous avons besoin et ceux qui font plus de mal que de bien »