Confirmation : Perte de contrôle des pesticides au Québec
Montréal, le 2 juin 2016. – Le Rapport du Vérificateur général du Québec pour l’année 2016-2017 vient confirmer la ‘’perte’’ de contrôle de la gestion des pesticides au Québec révélée en automne dernier par des rapports du ministère de l’Environnement sur la vente de pesticides. «L’augmentation des ventes de pesticides se poursuit et les indicateurs de risque qui y sont associés étaient à la hausse en 2014, malgré l’adoption de la première stratégie phytosanitaire il y a près de 25 ans. » (1) souligne ainsi le commissaire Jean Cinq-Mars dans le rapport.
Ce nouveau rapport vient aussi mettre l’emphase sur les pesticides à base de glyphosate qui représentent 46 % des ventes agricoles en 2014. Ces herbicides sont majoritairement associés à l’utilisation des semences d’organismes génétiquement modifiés (OGM), principalement dans les cultures de maïs et de soya. Leurs ventes ont explosé de 2006 à 2012 avec une augmentation de 71 %. L’échec du modèle véhiculé par les OGM a entraîné l’apparition de ‘’super mauvaises herbes’’ avec des conséquences néfastes sur la vente des pesticides. « Des mélanges de pesticides comprenant du glyphosate et d’autres substances considérées comme plus toxiques font leur apparition sur le marché. » (1) souligne t-on dans le rapport.
« Les agriculteurs sont sous influence des compagnies de semences et de pesticides, qui sont les mêmes entités Il faut que le gouvernement accompagne davantage les agriculteurs dans la recherche d’alternatives aux pesticides qui ont fait leur preuve[1] [2] » déclare M. Serge Giard, de l’Union biologique paysanne « cela fait 17 ans que je me passe de pesticides et je m’en sors très bien économiquement ».
Ce constat inquiète aussi le commissaire Jean Cinq-Mars qui précise ‘’…les agriculteurs, qui décident de leurs pratiques agricoles, sont souvent conseillés par des représentants de l’industrie agrochimique.’’(1)
Rappelons que le ministère de l’Environnement avait annoncé sa nouvelle stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018, mais que celle-ci tarde toujours à voir le jour. (2) «On espère que les conclusions sans appel de ce rapport vont permettre au ministère de l’Environnement d’enfin se donner les moyens d’inverser la tendance quant à notre dépendance aux pesticides» a déclaré Thibault Rehn, coordinateur de Vigilance OGM.
Au-delà d’actions conjointes et urgentes que doivent prendre le ministère de l’Agriculture et de l’Environnement du Québec afin d’aider les agriculteurs à sortir du cercle vicieux des pesticides, on doit aussi augmenter la transparence du côté des consommateurs. « Les consommateurs et les agriculteurs veulent une agriculture plus saine pour l’environnement et la santé, avec moins de pesticides et sans OGM. L’étiquetage obligatoire des OGM constituerait un bon point de départ », a signifié M. Rehn de Vigilance OGM.
(1) Les citations sont issues du Rapport du Vérificateur général du Québec pour l’année 2016-2017.
(2) Stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018 http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/pesticides/strategie2015-2018/strategie.pdf
3 Comments
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Monsato à marde…
Quand une membre de la Commission de l’éthique en science et en technologie du gouvernement du Québec (1), sous couvert de questionnement, fait la promotion d’organismes génétiquement modifiés et de pesticides de Monsanto (sans jamais les nommés, mais tout le monde sais de qui et de quoi il est principalement question dans son article de « vulvarisation »), on est pas sorti de l’auberge…
Ce serait bien si une équipe compétente dans le domaine comme Vigilance OGM demandait un droit de réponse à Rogers Média/L’actualité.
(1) Valérie Borde dans L’actualité de Rogers Média :
http://www.lactualite.com/sante-et-science/faut-il-avoir-peur-des-ogm/
Oups! Je voulais écrire « vulgarisation » et non « vulvarisation »!
Désolé!