Consultation sur le Livre vert pour une politique bioalimentaire
Vigilance OGM réitère sa demande de rendre obligatoire l’étiquetage des OGM
Québec, le 16 mai 2012 — Alors que, dès la fin de l’été, les consommateurs québécois risquent d’acheter du maïs sucré OGM sans le savoir, Vigilance OGM a réitéré sa demande : rendre obligatoire l’étiquetage des aliments OGM. Cette demande est formulée dans le mémoire de Vigilance OGM, présentéaujourd’hui, à l’Assemblée nationale, lors de sa participation à la consultation de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles sur le Livre vert pour une politique bioalimentaire.
« Le Livre vert du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) insiste sur l’importance de démarquer les produits alimentaires du Québec, notamment par leur image verte, et d’en assurer la traçabilité, de la terre ou la mer à la table.L’étiquetage obligatoire des OGM s’inscrit parfaitement dans ces deux orientations de la politique bioalimentaire », déclare Christine Gingras, agronome à Nature Québec et présidente de Vigilance OGM. Pourtant, en réponse à une pétition de près de 15 000 noms exigeant l’étiquetage obligatoire des OGM, le ministre Corbeil a balayé cette demande du revers de la main, jugeant cet étiquetage « trop compliqué », même si plus de 40 pays l’ont déjà mis en place. « C’est un double discours absurde. On veut que les produits alimentaires du Québec se démarquent ou pas ? C’est le droit de savoir ce que l’on mange qui est bafoué alors que plus de 80 % de la population veut l’étiquetage obligatoire des OGM », ajoute Denis Falardeau de l’ACEF de Québec.
Vigilance OGM demande au ministre s’il peut prouver aux citoyens, à qui il refuse l’étiquetage obligatoire, que les OGM sont absolument sans danger pour l’humain et pour l’environnement. Le ministre risque d’avoir des difficultés. La majorité des études sur le sujet sont biaisées parce que commandées par l’industrie, et quelques études indépendantes sur des animaux soulèvent au contraire des doutes sur les effets potentiels sur la santé.
« En plus de rendre l’étiquetage obligatoire, le gouvernement du Québec doit faire pression auprès du gouvernement fédéral pour avoir accès aux études d’impacts ayant permis la commercialisation des aliments OGM. Si les OGM sont sans danger, pourquoi ces études ne sont-elles pas accessibles ? », mentionne André Nault des AmiEs de la Terre de l’Estrie.
Les OGM appartiennent à un type d’agriculture qui repose notamment sur l’usage intensif de produits pétroliers et chimiques, ce que les citoyens rejettent. Pour Vigilance OGM, la nouvelle politique agricole doit protéger l’agriculture durable et le droit des agriculteurs de produire sans avoir recours aux OGM. Le gouvernement doit s’engager à développer un régime de responsabilité en matière de contamination génétique afin de protéger les producteurs non-OGM et s’engager à s’investir activement dans le développement et l’accessibilité de semences non-OGM de qualités.
Vigilance OGM tient à rappeler qu’à ce jour les OGM n’ont pas répondu à leurs promesses. En ce sens, il est temps que le gouvernement du Québec applique le principe de précaution face à l’utilisation croissante des OGM dans l’agriculture et à leur présence dans notre assiette.
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Vigilance OGM (www.infoogm.qc.ca) est un organisme à but non lucratif formé de groupes et d’individus provenant de divers horizons : paysans, environnementalistes, consommateurs, syndicats, citoyens, tous préoccupés de ce que l’on met quotidiennement dans notre assiette et de l’impact des modes de production sur la santé humaine et environnementale.
Pour information :
Christine Gingras, Nature Québec, 418-931-1131
André Nault, AmiEs de la Terre de l’Estrie, 819-562-4413
Denis Falardeau, ACEF de Québec, 418-999-0925