Étiquetage OGM ! Oui mais lequel ?
Vendredi 14 octobre 2016 – Quand on parle d’étiquetage obligatoire des organismes génétiquement modifiés (OGM), on peut spontanément penser à une indication claire sur les produits contenant des OGM en épiceries, comme le logo de certification biologique ou l’indication qu’un produit contient des arachides.
Cependant, ce n’est pas si simple! Selon l’expérience des législations en place dans d’autres pays, il n’est pas garanti que l’étiquetage des produits contenant des OGM rime avec une information claire et facilement identifiable pour les consommateur-rice-s. C’est pourquoi chez Vigilance OGM nous souhaitons préciser ce que devrait inclure l’étiquetage OGM obligatoire au Québec, afin d’informer clairement les consommateur-rice-s pour qu’ils puissent faire le choix le plus éclairé possible : nous avons le droit de savoir !
Les OGM préoccupent les citoyen-ne-s du Québec pour leurs impacts sur la santé, mais aussi pour leurs impacts sur l’autonomie des agriculteur-rice-s, sur notre environnement, pour l’augmentation de l’utilisation des pesticides qu’ils entraînent et finalement par les questions éthiques soulevées par le contrôle des multinationales sur les semences et le vivant. Il est donc primordial que les consommateur-rice-s du Québec aient accès à une information claire et complète.
Depuis l’autorisation des premiers OGM par le gouvernement fédéral en 1995, une forte majorité (généralement supérieure à 80 % depuis 1994) de citoyen-ne-s exige l’étiquetage obligatoire des OGM qui se retrouvent dans leur assiette. Malheureusement, ce droit fondamental est refusé aux consommateur-rice-s au Québec comme partout au Canada, alors que 64 pays dans le monde ont déjà adopté une législation dans ce sens.
En 2003, les Libéraux menés par Jean Charest promettaient la mise en place de l’étiquetage obligatoire des OGM au Québec, mais les Québécois-e-s attendent toujours. Depuis, la question de l’étiquetage OGM a fait partie des recommandations de la Commission de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation (CAPA) dans son rapport unanime rendu public le 11 juin 2004 et dans le rapport Pronovost.
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Québec doit tirer des leçons des étiquetages OGM déjà en place
L’expérience européenne de l’étiquetage obligatoire des OGM a débuté en 1997. C’est le modèle d’étiquetage le plus utilisé par les 64 pays du monde qui ont adopté une législation en ce sens. Cependant, depuis la mise en place de ce système d’étiquetage, des lacunes ont été identifiées et des améliorations importantes devraient y être apportées afin de fournir une information la plus pertinente et la plus complète aux consommateur-rice-s. Le Québec a donc l’opportunité de garantir la meilleure information possible en améliorant l’étiquetage européen et en devenant leader en la matière.
Une erreur importante serait de s’inspirer de l’étiquetage des OGM aux États-Unis. En effet, le « Dark Act » a été validé par le président Barack Obama le 29 juillet dernier et doit être mis en place en 2018. Ce système d’étiquetage possède tant de failles qu’il ne donnera qu’une fausse impression de transparence, tout en permettant de continuer à cacher les produits contenant des OGM : pour accéder à l’information, il faudra scanner des codes QR ou téléphoner à un numéro de référence plutôt que d’avoir accès directement à l’information sur le produit. À cette procédure d’accès à l’information fastidieuse, s’ajoute la définition peu rigoureuse des OGM sur laquelle cette loi se base, qui exclut une grande partie des produits qui contiennent des OGM.
Mais où sont les OGM dans nos épiceries?
Sur le site du ministère de l’Agriculture du Québec on peut lire en date du 28 septembre 2016: « Les grandes cultures de canola, de maïs-grain et de soja GM qui sont commercialisées au Canada et au Québec sont principalement destinées à des fins d’alimentation animale. » Cela signifie qu’une part minoritaire de ces cultures GM sont destinées à entrer directement dans la composition de produits transformés pour l’alimentation humaine.
Vigilance OGM recommande:
On constate que les OGM peuvent se retrouver dans notre alimentation de deux façons différentes.
1) la grande majorité par les produits issus des animaux (comme ces derniers peuvent être nourris avec des OGM): viandes et produits animaux (lait, œuf, charcuterie, etc.).
2) par les aliments transformés qui contiennent souvent des dérivés de canola, de soya ou de maïs, les trois principales cultures qui sont susceptibles d’être GM; Il est donc fort probable qu’une part importante des produits transformés contient par ricochet des OGM.
Il est donc important de prendre en considération ces deux aspects pour un étiquetage pertinent et complet pour les consommateurs.
C’est pourquoi nous demandons l’étiquetage de tous les produits contenant des OGM, et plus spécifiquement :
1 Étiquetage de la nourriture OGM destinée aux animaux
L’étiquetage de l’alimentation animale doit être rendu obligatoire selon le même modèle que l’étiquetage des aliments destinés aux humains. Les agriculteurs auraient donc l’information nécessaire afin de pouvoir choisir de nourrir ou pas leurs animaux avec des cultures OGM et ainsi pouvoir répondre à la demande des citoyen-ne-s qui souhaitent acheter des produits issus d’animaux qui n’ont pas été nourris avec des OGM.
2 Étiquetage des animaux nourris avec des OGM
Une grande majorité des OGM sont destinés à l’alimentation animale. L’absence d’étiquetage des produits animaux ou issus des animaux (produits laitiers, œufs, charcuteries, etc.) est sans conteste la grande faille du système d’étiquetage des OGM en Europe et de celui prévu au Vermont. En effet, comme la majorité des OGM sont destinés à l’alimentation animale, ne pas les étiqueter, c’est ne pas donner une information complète pour que les citoyen-ne-s puissent faire un choix éclairé. Il est donc essentiel d’étiqueter les produits animaux et leurs dérivés s’ils ont été nourris avec des OGM.
3 Étiquetage clair en façade et par ingrédients au verso
Afin de permettre aux consommateurs de repérer facilement les produits contenant des OGM, nous recommandons un étiquetage inspiré de la certification biologique. C’est-à-dire un logo clair en façade, avec le détail à l’arrière des ingrédients issus du génie génétique identifiés par un « * ».
Vous aussi « Exigez l’étiquetage » des produits GM!
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