La republication d’une étude sur les dangers liés aux OGM appelle à une révision complète des règlements sanitaires au Canada
Le 25 juin 2014, Le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (RCAB) et Vigilance OGM demande aujourd’hui à Santé Canada d’établir un moratoire sur l’autorisation de mise en marché des nouveaux aliments génétiquement modifiés (OGM), pendant qu’il réévalue la sécurité de ceux déjà commercialisés et qu’il initie une révision complète du système de réglementation en vigueur.
Cette demande intervient suite à la republication d’une étude scientifique menée à long-terme sur du maïs OGM qui dévoile de possibles et sérieuses failles dans notre système de réglementation des aliments.
« Beaucoup de Canadiens et Canadiennes seraient surpris de savoir que Santé Canada n’impose aucun test de sécurité à long-terme sur les aliments OGM et que cette étude est la première du genre. »
D’après Lucy Sharratt du RCAB, « les résultats de cette étude sont très inquiétants pour le Canada car le maïs OGM dont il est question est consommé ici depuis 2001. »
Les tests sur le maïs génétiquement modifié ont été réalisés par une équipe de chercheurs français, dirigée par le biologiste moléculaire Pr Giles-Éric Seralini, de l’Université de Caen. Les résultats ont été publiés une première fois en septembre 2012 dans la revue évaluée par les pairs Food and Chemical Toxicology qui avait ensuite retiré l’article en novembre 2013. L’étude est aujourd’hui publiée dans une revue en accès-libre, également évaluée par un comité de pairs. L’équipe de chercheurs français a aussi publié ses données brutes.
La publication de cette première étude à long-terme sur le maïs génétiquement modifié fait un retour attendu dans le maigre corpus de littérature scientifique sur la sécurité des aliments OGM.
Le maïs GM, appelé NK603, est un maïs « Roundup Ready », ce qui signifie qu’il est génétiquement modifié pour résister au pesticide de Monsanto appelée Roundup, le pesticide le plus largement utilisé sur la planète.
Santé Canada a approuvé ce maïs OGM en 2001, en se basant sur des tests alimentaires réalisés sur 90 jours et menés par Monsanto . L’équipe de chercheurs français a mené les essais alimentaires au cours des deux années d’existence des rats. Les rats ont été nourris selon trois régimes différents : le maïs OGM seul, le maïs OGM présentant des résidus de pesticide Roundup, et le pesticide Roundup seul.
L’étude a révélé des effets nocifs pour la santé causés par des niveaux relativement faibles de Roundup dans l’environnement, et des effets négatifs similaires suite à une consommation prolongée du maïs OGM tolérant au Roundup.
« Les Canadiens doivent être informés de cette étude avant qu’ils n’achètent leur maïs sucré cet été », insiste Thibault Rehn de la coalition québécoise Vigilance OGM. « Sans des études à long-terme telles que celle-ci, nous en savons trop peu sur la sécurité du maïs GM. »
Les tests de CBAN menés en octobre de l’année dernière sur un échantillon de maïs ont révélé la présence de maïs sucré GM dans les épiceries, les kiosques sur le bord des routes et les marchés d’agriculteurs à travers le Canada.
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Pour plus d’informations:
Thibault Rehn, Vigilance OGM, 514-582-1674.
(En anglais) Lucy Sharratt, Réseau canadien d’action sur les biotechnologies, 613 809 1103.
Vigilance OGM (www.vigilanceogm.org) est un organisme à but non lucratif formé de groupes et d’individus provenant de divers horizons : paysans, environnementalistes, consommateurs, citoyens, tous préoccupés de ce que l’on met quotidiennement dans notre assiette et de l’impact des modes de production sur la santé humaine et environnementale.
Le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies est une coalition constituée de 17 organisations travaillant à la recherche, au contrôle et à la sensibilisation du public concernant les questions de manipulation génétique dans l’alimentation et l’agriculture. Nos membres incluent des associations d’agriculteurs, des organisations dédiées à la justice environnementale et sociale, et des coalitions régionales de groupes populaires.