Processus d’autorisation des plantes OGM: craintes de répercussions négatives sur l’offre d’aliments biologiques
La Filière Biologique du Québec s’inquiète des graves lacunes dans le processus d’autorisation du gouvernement fédéral concernant les plantes génétiquement modifiées
La Filière Biologique du Québec, qui représente dans ce dossier 1400 producteurs et transformateurs de produits biologiques, ainsi que les détaillants qui mettent en vente ces produits, a formulé hier sa profonde inquiétude après qu’elle ait pris connaissance des résultats d’une étude menée par la firme Éco Ressources Consultants. L’étude intitulée Enjeux et approches concernant l’atténuation des risques liés à la présence d’adventices de produits génétiquement modifiés dans les cultures biologiques au Canada montre notamment que le processus d’autorisation actuel ne tient pas compte des conséquences économiques d’une possible contamination croisée des cultures transgéniques vers les cultures biologiques.
La luzerne génétiquement modifiée, par exemple, serait particulièrement propice à contaminer les autres cultures sur de longues distances. Les conséquences d’une contamination toucheraient entre autres les éleveurs bio, dont les animaux se nourrissent de luzerne. C’est donc l’intégrité des produits biologiques, et par le fait même la viabilité de la filière, que met en jeu un processus d’autorisation des semences GM qui ne tient pas comte de ces impacts.Selon l’étude, l’industrie des produits biologiques est laissée seule face aux conséquences dévastatrices de la contamination par les cultures transgéniques : «Les cultures biologiques sont manifestement susceptibles d’être contaminées, notamment en ce qui concerne le maïs et le canola, et éventuellement la luzerne. […] Différentes mesures ont été ciblées afin de réduire l’apparition de cas de contamination par les OGM et d’en atténuer les conséquences. Cependant, dans le contexte de régulation canadien actuel, l’industrie des produits biologiques est la seule responsable des coûts liés à ces mesures, et il lui est impossible d’obtenir une indemnisation.» (Éco Ressources Consultants, 2012 : 108). L’étude se termine sur dix recommandations pour assurer que les produits biologiques restent exempts d’OGM.