Roundup de Monsanto : c’était trop beau pour être vrai !
Lundi, 18 janvier 2016. – « C’était trop beau pour être vrai » énonce Monsieur Harper, un agriculteur parlant des cultures génétiquement modifiées (GM), dans le reportage sur l’invasion des mauvaises herbes résistantes au glyphosate à l’émission La Semaine Verte, diffusée sur Radio-Canada ce samedi.
Après 20 ans de fausses promesses de la part de la multinationale Monsanto, Vigilance OGM n’est malheureusement pas surpris de constater que les cultures GM contribuent à l’augmentation de l’utilisation de pesticides et conséquemment à la prolifération de ce qu’on appelle les « super » mauvaises herbes qui leurs sont résistantes.
Comme y déclare Hugh Beckie, chercheur à Agriculture et agroalimentaire Canada, en parlant de la résistance des mauvaises herbes au glyphosate : « On s’y attendait depuis longtemps ». En effet, depuis plusieurs décennies, des scientifiques avaient anticipé que l’utilisation abusive de pesticides tel que le glyphosate entraînerait l’émergence de ce phénomène.
CERCLE VICIEUX DES PESTICIDES
« Ce reportage démontre clairement que ces mauvaises herbes résistantes, telles que l’Amarante de Palmer et le Kochia, peuvent avoir des effets néfastes sur les revenus des agriculteurs et que cela va aller en empirant » déclare le coordonnateur de Vigilance OGM, M Thibault Rehn. Dans le cas du Kochia, les pertes de rendements peuvent aller jusqu’à 70 % selon Monsieur Beckie. De plus, de nombreux agriculteurs doivent désormais faire appel à de la main d’œuvre afin d’arracher ces mauvaises herbes. Elles sont si résistantes qu’elles posent même des risques pour la machinerie.
À l’heure actuelle, on répertorie cinq mauvaises herbes résistantes au glyphosate au Canada, principalement présentes en Ontario et dans les Prairies. « Au Québec, il n’y a toujours pas de déclaration officielle de la part du Ministère de l’agriculture mais cela n’est qu’une question de temps. » déclare M. Rehn. « En effet, le glyphosate est aussi largement utilisé au Québec, principalement sur les cultures GM de maïs et de soya ». Rappelons que l’utilisation d’herbicides à base de glyphosate au Québec a augmenté de 71 % entre 2006 et 2012[1]. « C’est un nouveau signe alarmant qui devrait forcer le Ministère de l’environnement du Québec à adopter des mesures strictes dans le cadre de la réouverture du Code de gestion des pesticides attendue ce printemps. » rajoute M. Rehn.
Par ailleurs, depuis mars 2015, le glyphosate a été classé comme « potentiellement cancérigène pour l’humain » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)[2].
LES GOUVERNEMENTS DOIVENT AIDER LES AGRICULTEURS
Vingt ans après l’introduction des premiers OGM au Canada, dont l’objectif commercial a toujours été d’augmenter les ventes des compagnies de biotechnologies, il apparaît évident que nos gouvernements se doivent de soutenir les agriculteurs dans une transition vers un modèle d’agriculture biologique, plus durable et sain pour eux, comme pour les consommateurs.
Pour plus de détails sur les risques agricoles et les OGM :lien
[1] Bilan des ventes de pesticides au Québec 2012, Ministère de l’environnement du Québec, 2012
http://datawrapper.dwcdn.net/rwJdN/1/
[2] International Agency for Research on Cancer Volume 112: Some organophosphate insecticides and herbicides: tetrachlorvinphos, parathion, malathion, diazinon and glyphosate. IARC Working Group. Lyon; 3–10 March 2015. IARC Monogr Eval Carcinog Risk Chem Hum (in press).
http://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(15)70134-8/abstract
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Dommage que des gouvernements soient aussi négligent face à quelque chose d’aussi important que la nourriture ! Et qu’ils regardent combien d’emploi dépendent de l’agriculture au Québec !