Saumon OGM : l’étiquetage obligatoire n’est pas recommandé
Montréal, le 12 décembre 2016. – Vigilance OGM est extrêmement déçu que l’étiquetage obligatoire des organismes génétiquement modifiés (OGM) ne fasse pas partie des recommandations du rapport déposé par le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire (le Comité) suite aux consultations tenues sur « les animaux génétiquement modifiés destinés à la consommation humaine ». Un des mandats du Comité était d’identifier « quelles mesures devraient être prises en compte pour informer le public sur les nouveaux produits prévus pour l’introduction sur le marché », comme le saumon génétiquement modifié (GM) dont l’arrivée dans nos épiceries est imminente.
« Comment voulez-vous que les citoyen-ne-s aient confiance ? Leur droit de savoir est complètement mis de côté ! Les citoyen-ne-s canadien-ne-s n’auront aucune façon de savoir, ni de choisir, si le saumon qui se retrouve dans leurs assiettes est génétiquement modifié ou pas ! » s’exclame Thibault Rehn, coordinateur de Vigilance OGM.
L’Association des Aquaculteurs du Québec (AAQ), qui représente les producteurs de poissons d’eau douce en milieu terrestre du Québec, considère également que le consommateur devrait avoir la possibilité d’effectuer un choix éclairé en matière d’alimentation et que ce choix ne peut être possible que par un étiquetage adéquat des produits de consommation. « Nous laissons toutefois le soin aux spécialistes et aux scientifiques de Santé Canada de se pencher sur l’innocuité ou non des organismes génétiquement modifiés destinés à la consommation humaine », mentionne M. Jean Maheu, président de l’AAQ. M. Maheu souligne par ailleurs qu’aucun membre de l’AAQ ne produit de poissons génétiquement modifiés.
« Nous sommes très inquiets des impacts environnementaux de la culture de saumons GM, des risques de contamination des saumons sauvages ainsi que des répercussions potentielles sur la santé des consommateurs », ajoute Thibault Rehn. En effet, Environnement Canada n’a pas fait d’étude sur les impacts potentiels de dissémination dans la nature des saumons GM, considérant que ce risque était nul. De plus, il n’existe aucune étude indépendante sur les effets à long terme des produits animaux GM sur la santé humaine et Santé Canada reconnait avoir basé son approbation du saumon GM sur les données disponibles, qui sont principalement fournies par la compagnie Aquabounty. Aquabouty qui est la compagnie souhaitant commercialiser le saumon GM.
Rappelons que du côté des États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a émis une interdiction d’importation du saumon GM jusqu’à ce que de nouvelles normes d’étiquetage soient mises en place. Il apparaît donc urgent que si le Canada refuse d’être leader en cette matière, le Québec doit montrer l’exemple et déposer un projet de loi pour l’étiquetage obligatoire des OGM rapidement. « Monsieur Paradis aime rappeler que le Québec doit faire preuve de leadership dans le dossier de l’étiquetage obligatoire des OGM. Avec l’arrivée imminente du saumon GM sur les tablettes en 2018, Monsieur Paradis doit passer de la parole aux actes et déposer un projet de loi en ce sens », ajoute M. Rehn.