Sortir du cercle vicieux OGM/pesticides
22 octobre 2015, Montréal : L’utilisation des pesticides au Québec augmente allègrement, alors que les superficies cultivées décroissent, nous rappelait hier un reportage diffusé par Radio-Canada. Vigilance OGM n’est pas surpris par ces données. De nombreux facteurs peuvent expliquer ce constat, tous ont une racine commune : un productivisme sans discernement, le trop grand pouvoir des multinationales dans notre système agricole et le manque de vigilance historique de nos gouvernements.
Dans l’enquête de Radio-Canada, les deux problèmes les plus préoccupants sont l’utilisation massive du glyphosate et des néonicotinoïdes. «Le glyphosate est principalement utilisé dans les cultures génétiquement modifiées, et il y a une forte corrélation entre l’expansion de ces cultures génétiquement modifiées (GM)et l’utilisation accrue du glyphosate au Québec », déclare Thibault Rehn, coordinateur de Vigilance OGM.
Vingt ans après l’introduction des premiers organismes génétiquement modifiés (OGM) au Canada, le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (RCAB) et Vigilance OGM enquêtent sur l’impact des OGM, et notamment sur leurs effets sur notre environnement .Les conclusions de cette enquête sont sans appel. « Il y a vingt ans, on avait prédit ces impacts environnementaux et le cercle vicieux que représente le couple OGM/pesticides, il faut maintenant résoudre le problème de toute urgence pour protéger la santé des personnes et des écosystèmes . » rappel Monsieur Rehn.
L’utilisation d’herbicides à base de glyphosate au Québec a augmenté de 71 % entre 2006 et 2012. Elle est principalement associée à la culture du maïs et du soja GM tolérant au glyphosate. Rappelons qu’en mars 2015, le glyphosate a été classé comme « potentiellement cancérogène pour l’humain » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
« L’industrie des biotechnologies nous promettait que les cultures GM rendraient la production alimentaire plus respectueuse de l’environnement, mais les OGM ont seulement apporté plus de produits chimiques et moins de biodiversité et d’autonomie dans nos fermes », déplore Monsieur Rehn.
Les risques que représente le duo OGM et pesticides requièrent que les gouvernements, dont celui du Québec, agissent pour arrêter cette augmentation vertigineuse de la consommation de pesticides. Il en va de notre santé et de celle de notre environnement. Une première étape simple serait de mettre en place l’étiquetage obligatoire des OGM afin que les consommateurs puissent choisir des produits qui n’encouragent pas cette augmentation.