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Stratégie Québécoise sur les pesticides : Rien d’ambitieux

 

Montréal, le 19 février 2018 – Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) vient d’annoncer sa stratégie sur les pesticides promise depuis novembre 2015. Le ministère vient ainsi réglementer, et non interdire, cinq types de pesticides, soit trois de la famille des néonicotinoïdes, l’atrazine et le chlorpyrifos.

Les pesticides à base de glyphosate qui représentent 43 % des ventes totales au Québec, et dont l’utilisation est principalement liée aux cultures génétiquement modifiées (GM) sont donc exclus de cette décision. « C’est comme annoncer un plan de lutte aux changements climatiques en excluant les GES émis par les transports. Ces mesures ne sont pas ambitieuses et ne diminueront pas les impacts des pesticides sur notre santé », déplore Thibault Rehn de Vigilance OGM.

Rappelons que la France vise à interdire les pesticides à base de glyphosate d’ici trois ans. Au Québec, leurs ventes ont augmenté de 66 % de 2006 à 2015. Le glyphosate est aussi considéré par le MDDELCC comme le quatrième pesticide ayant le plus d’impacts sur la santé des Québécois et le huitième en termes d’impacts sur notre environnement.

Les pesticides à base de glyphosate sont au cœur d’un scandale de grande ampleur depuis la parution de ce que l’on appelle les « Monsanto papers ». Des documents internes de l’entreprise montrent que Monsanto savait depuis 1999 que son produit vedette pouvait causer le cancer, confirmant ainsi la position du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

L’annonce du MDDELCC ne constitue point la première stratégie visant à réduire l’utilisation des pesticides au Québec, la toute première datant de 1992. Cependant, comme le soulignait le commissaire au Développement durable en 2016, les plans successifs ont été un échec (1). Même si cette nouvelle stratégie est un pas dans la bonne direction, son manque d’ambition ne permettra pas un véritable changement des pratiques agricoles ayant un impact négatif sur notre agriculture.

La plupart des pesticides visés par cette stratégie sont interdits en Europe. Pourtant, le MDDELCC ne va pas jusqu’à les interdire; plutôt, il les autorise sous prescription des agronomes. Or, plus de la moitié des agronomes sont employés par des compagnies qui tirent leurs profits de la vente des pesticides. « Le gouvernement à délibérément choisi de ne pas limiter les conflits d’intérêts des agronomes liés à des compagnies, contrairement à ce qu’a fait l’Ontario », dénonce M Rehn. « Quand votre agronome travaille pour Monsanto ou Bayer, on s’aperçoit qu’il est fortement enclin à prescrire  de pesticides. »

Vigilance OGM recommande que la justification agronomique soit émise uniquement par un agronome non lié à aucune compagnie du secteur, et que les pesticides à base de glyphosate soient aussi inclus dans ce règlement. En parallèle, le gouvernement du Québec devrait augmenter le budget des clubs agroenvironnement afin de couvrir 100 % des coûts des conseils, tout en faisant la promotion active de ces services.

(1) Pesticides en milieu agricole, Chapitre 3, Rapport du commissaire au développement durable, Printemps 2016, Rapport du Vérificateur général du Québec à l’Assemblée nationale pour l’année 2016-2017
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1 Comment

  1. Jacques Tétrerault

    Fidèle à son habitude, on fait grand bruit de pas grand chose. Mais comme la population est tenue dans l’ignorance, ça passe pour un bon gouvernement!

    Merci de dénoncer pour nous.

    Lâchez-pas!

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